Finalement tout ne s’est pas passé comme prévu en Nouvelle Zélande, la fin du voyage aura connu pas mal de péripéties mais aussi de très belles rencontres… Promis, dès que possible j’en ferai un récit complet!!
Donc après 1 an (moins 2 jours) dans ce superbe pays, la fin de mon visa approchant, il était temps de le quitter. Après une longue réflexion, j’ai choisit de demander un visa vacances-travail pour l’Australie, afin de gagner un peu de souci, visiter ce pays-continent et me refaire une santé. Le 20 janvier 2016, j’ai donc atterris à Melbourne dans l’espoir d’y trouver un travail rapidement puis d’aller visiter les alentours! Après plus de 2 mois là bas, et sans réelles économies, l’hiver approchant, j’ai choisi de reprendre la route pour d’une part visiter avant l’hiver les régions du Sud, d’autre part me rapprocher des régions tropicales pour m’y installer quelques mois de plus. L’aventure continue!!
Lettre ouverte à mon corps
30/09/2015
Cet article va certainement paraître très égo-centré, ces dernières longues journées (ainsi que peut être les séances de méditation dans la communauté Tui) m’ont permise de méditer intensément sur cet étrange relation à cette entité qui me suit depuis toujours, mon corps. Et je ne sais pas vraiment comment commencer cet article (le début de notre relation ayant été plutôt inconscient) ni comment le finir: on a encore un bon bout de chemin à faire ensemble, il n’y a pas vraiment de fin de soit.
Cher corps,
Toi et moi, on ne s’est pas toujours aimé et compris. Depuis mon enfance, tu m’a fait me sentir différente des autres filles de mon âge. J’avais trop de hanche, trop de formes, un peu trop grande, rien n’était parfait. Pourtant quand je revois les photos maintenant, je n’étais pas grosse comme je le pensais. Je n’étais juste pas filiforme comme tous les modèles ou pour mes camarades que la puberté n’avait pas encore touchée. En plus de cela, quand j’aurais pu commencer à prendre du plaisir dans les activités sportives, tu m’as gentiment doté d’asthme à l’effort (et de lunettes au passage). Quel plaisir d’être une pivoine sifflante de tous ses poumons après avoir traversé la cour en courant, comme tous les autres enfants. Pas facile à assumer, mais avec toutes ces années, j’ai appris à gérer cet asthme, à vivre avec, et même à presque l’oublier ces dernières années…
Le sport, ce n’était pas vraiment ma tasse de thé (malgré la grande variété de thés que j’apprécie énormément), mais j’avais trouvé le judo. Bon, je peux l’avouer maintenant, c’était surtout pour passer du bon temps avec les copines, mais ça me plaisir. C’était une activité sportive. Je n’y brillais pas, certes, mais au moins je m’amusais. Et là, paf! Parfait combo d’une croissance un peu trop rapide et de cartables trop lourds, me voici avec une vertèbre qui se déplace. Exit le judo.
Et puis, mécaniquement tu n’en avais pas fini avec moi. Il a ensuite fallu que cette satanée hanche me pourrisse la vie pendant une bonne année, celle de la terminale. L’avantage c’est que cela m’a permis quelques dispenses sportives au lycée militaire. Autant dire que là bas, j’étais vraiment nulle dans tous les sports comparés à mes camarades, et me sentait tellement honteuse de faire partie d’une équipe ou même juste de montrer mes performances pitoyables. Mais bon, j’avais mal tout de même. Je ne remercierai jamais assez le fabuleux podologue (Alexandre Legendre à Monfort pour ceux que cela peut intéresser) qui m’a trouvé une solution miracle et simple pour supprimer cette douleur: des semelles! Je pouvais marcher, courrir, jouer à nouveau.
Et puis ce fut l’arrivée aux études post-baccalauréat, mon premier appart’, etc. Me voici responsable de ma vie! Et c’est une sacré responsabilité. Je m’excuse, mon corps, de t’avoir quelque peu négligé ces années là. J’ai mangé plus ou moins équilibré, bu un peu plus que de raison, et par manque de temps ou de motivation, je n’ai pas fait beaucoup de sport. Mais jamais rien dans l’excès… Les fast-foods n’ont jamais été mon quotidien, ni même mon hebdomadaire. De tout façon, mon budget n’aurait pas tenu. Par contre, des repas semoule-tomate-oeufs, j’en ai fait pas mal les premières années. J’ai fait un peu de sport, de la piscine, des sorties, rien de récurrent, mais un peu le plus souvent.
Il faut avouer que j’avais du mal à te regarder. Alors l’idée de te montrer aux autres était encore plus terrifiante. J’étais nulle dans la plupart des sports, et surtout je n’y prenais pas de plaisir. Ce qui n’a pas aidé pas à tirer satisfaction et motivation pour des heures d’entraînement. L’esprit de compétition, je ne l’ai jamais eu. Par contre, si c’était pour passer un bon moment, tout était différent.
Et puis j’ai appris que mon insuline n’était pas très efficace, qu’il fallait que je fasse attention au sucre pour éviter de devenir diabétique. Le choix entre faire attention ou devoir prendre des médicaments à vie à vite été réalisé. Mais finalement je n’ai eu que très peu de concessions à faire. J’ai supprimé les quelques desserts par des tisanes et du thé (sans sucre évidemment). Je ne buvais déjà pas de sodas et très peu de jus de fruits. Il n’y a pas de friandises chez moi, excepté du chocolat noir, quelques noix et des petits gâteaux de temps en temps et extrêmement rarement des glaces. Je suis restée vigilante. Même aux moments les plus stressants de ma vie étudiante, je n’ai jamais eu besoin d’avaler une tablette de chocolat dans la soirée. Un quart suffisait largement. Mes quelques chocolats de Noël n’étaient souvent pas terminés à Pâques. (et presque vice-versa pour mon lapin de Pâques qui restait en vie bien trop longtemps). Cela fait maintenant presque 10 ans que je surveille ce fameux sucre, et mon corps au passage. Et je crois que nous avons fait un bon boulot tous les deux: toujours pas de diabète!
Par contre, toi, tu as commencé à enfler plus que ce que je ne voulais. Sans rien y comprendre. Le stress ils disaient. Le manque d’activités ils disaient. Moi je n’en ai aucune idée. Je n’ai pas été la meilleure pour prendre soin de toi, mais j’ai essayé au maximum de te respecter, voire même de t’écouter. Je cuisinais quasiment tous mes repas, avec des légumes bio si possible. J’ai presque totalement supprimé la viande par conviction écologique et pour ne te donner que de la bonne viande, très occasionnellement. Blettes, potiron, kale, épinards, lentilles, pois chiches et bien d’autres n’ont plus de secret de cuisine pour moi. Je me sentais mieux. J’ai fais du sport plus régulièrement en trouvant des activités plus à mon goût. J’ai perdu un peu de poids, et j’ai commencé à te regarder différemment.
Toi et moi, on n’a pas le choix. On doit vivre ensemble. Tu ne seras jamais parfait, mais je ne le suis pas non plus. On a nos torts tous les deux. J’avais enfin réussi à trouver un équilibre à travers ce voyage: ces paysages magnifiques me donnent envie de randonner partout. On en a gravit des montagnes ensemble, doucement et péniblement au début. Toujours aussi doucement mais bien moins péniblement maintenant. Et puis vivre sur les routes en NZ, c’est encore plus de légumes achetés directement du jardin des particuliers. Des tomates merveilleuses, des avocats tout juste mûrs, des pommes craquantes et juteuses, des potirons énormes et pas chers…
Et j’ai changé mon regard sur toi. Il y a toujours quelques bourrelets en disgrâce, mais je m’accommode pas trop mal du reste. J’ai envie de mettre des robes et des shorts et finalement je ne suis pas si différentes de toutes ces personnes autour de moi. Je me sentais bien mieux.
Comme un voyage ne peut pas être de tout repos, je pensais avoir déjà collecté mon souvenir de NZ qui me restera dans la peau: une brûlure au premier degré (suite à une bouillotte faite maison avec une bouteille en verre et un couvercle en métal) qui s’était méchamment infectée. Un premier tour au centre médical, des soins infirmiers, des antibio, une belle cicatrice et le tour est joué, le mauvais souvenir est derrière. Et puis même pas honte de mettre une robe et de montrer cette cicatrice, preuve de ma stupidité.
Et puis voila, encore une fois il a fallu que tu m’embêtes à nouveau, que tu me joues un sale tour. J’étais bien moi dans cette communauté, à jardiner au soleil tous les jours (jardiner tous les jours, pour le soleil, c’est que le début du printemps, il pleut aussi parfois). Nourrie et logée contre travail, mais encore mieux, nourrie avec les légumes du potager, les œufs du poulailler, le lait frais du voisin, la farine moulue sur place, etc. Et tout ça en bord de mer, j’avais plein de projets de rando pour mes weekends.
Et tu me lâches une fois de plus. Je sais que je suis une femme et que j’ai des soucis d’hormones, mais je n’ai ni l’âge ni le régime alimentaire qui favorise l’apparition de calculs biliaires. Surtout que pour 80% des personnes, ces calculs seront indolores et passeront inaperçus. Mais toi tu as voulu que je teste les ambulances kiwis, la morphine et les urgences de Nelson. J’ai bien vu que les infirmières à l’hôpital sont très gentilles, mais j’aurais préféré éviter de les rencontrer. Et se faire opérer loin de ses repères et de son entourage, c’est vraiment pas sympa!
Il est vrai, tu aurais pu me jouer un tour pire et m’embêter au fin fond de la jungle, au milieu d’un désert ou dans un pays dont je ne parle pas la langue. Mais tout de même, j’ai envie de profiter de mon voyage, après 4 mois d’isolement pour gagner de quoi le financer. Je n’ai pas envie de juste financer mon retour ou mon opération.
J’espère que cette fois-ci j’ai compris. Je vais te soigner, prendre soin de toi, me reposer. Je vais aussi remercier mon assurance (ou la petite voie dans ma tête qui m’a conseillée de la renouveler). Et quand ce fâcheux incident sera enfin clos, quand je pourrais reprendre la route, en faisant attention au sucre et au gras bien entendu, s’il te plait, j’aimerais bien pouvoir profiter un moment de tranquillité et de bien être. S’il te plait, laisse moi prendre soin de nous et partir explorer ces territoires à pieds.
S’il te plait, faisons la paix.
Dunedin – premières difficultés
Du 29 au 30/01/2015
Il y a des jours où voyager seule est assez facile, d’autres où c’est complètement la galère. Par exemple, mes 24h sur Dunedin ont été (presque) un échec complet.
Commençons par mes lunettes de soleil adaptées à ma vue qui ont rendu l’âme sur la route. J’avais donc le choix entre être violemment éblouies ou voire complètement flou. La première option, bien que douloureuse, semblaient la plus sage. Mais cela ne pouvait être que temporaire. De plus, je comptais me rendre dans les Fiordland dans quelques semaines pour réaliser l’une des Great Walks, mais il me fallait réserver au plus vite les hébergements car l’été les places sont chères. Deux bonnes raisons pour me rendre dans le centre ville.
Heureusement, dans le Lonely Planet j’ai trouvé rapidement l’emplacement du i-Site (kiosque d’informations) liée au DOC (Département de Conservation qui gère les chemins de grande randonnées, les huttes et les campings sur celles-ci, entre autres activités). Moyennant finances et un peu d’astuces, mes réservations ont été faites rapidement. Par contre, il m’aura fallu visiter quatre opticiens différents pour que le dernier accepte de tenter la réparation (avec succès) de mes lunettes (la vis avait cassée à l’intérieur). Il a du prendre pitié de mon air désespéré. Et depuis j’ai une autre paire avec moi!
A peine sortie, il est temps de trouver un endroit pour la nuit. Tous les spots gratuits sont pleins, je me rabats donc sur un camping payant sur la péninsule d’Otago. Ca tombe bien, il y a une colonie d’albatros et une autre de pingouins bleus résident sur celle-ci. En me perdant sur la route, j’ai raté le départ de la visite de la colonie de pingouins (vers 21h , lors de leur retour de mer) et la visite de la colonie d’albatros coûtait bien trop chère. Donc pas d’animaux sauvages pour l’instant.
Après avoir trainé au camping en espérant que le beau temps arrive, je décide d’aller visiter les jardins du château. Dunedin est la seule ville avec un véritable château en Nouvelle Zélande. Ce château étant en haut d’une colline, plus je grimpais, plus le brouillard s’épaississait…
La visibilité étant plus que réduite, même le garde à l’entrée du château me déconseille de payer pour la visite, je n’y verrai rien…
Dernier objectif d’une grande ville: trouver une connexion Internet gratuite et rapide. Le plus simple, celle du Burger King. Heureusement, il y en a un à Dunedin, j’en profite pour faire quelques démarches administratives (prendre une assistance dépannage pour la voiture) et donner des nouvelles, en restant dans ma voiture sur le parking du-dit fast-food. Au moment de repartir, impossible de démarrer… C’est une automatique, et le levier restait coincé sur la position “Parking” donc avec le frein à main, impossible donc de la bouger. Et bien entendu, je suis très mal garée, en plein milieu d’une zone industrielle. L’assistance que je viens de souscrire quelques minutes auparavant impose une carence de 24h avant le premier dépannage gratuit, autrement c’est aussi cher que la souscription… Durant un court instant, je m’imagine passer la nuit sur le parking du fast-food, pour attendre la fin des 24h. Il y a mieux pour passer son samedi soir… Il n’y a pas, il faut que je tente de la dépanner. J’ai laissé les feux de positions allumés durant ma session internet, c’est peut être la batterie. J’ai des câbles fournis par les précédents propriétaires. Je prends mon courage à deux mains et sors mon plus beau sourire pour essayer d’aborder des personnes. Il m’aura bien fallu presque une demie-heure pour me décider, mais du premier coup ça marche! Un groupe de kiwi approche leur van, on connecte tout, la voiture repart! Assez d’émotions en 24h, je crois que cette ville a quelque chose contre moi, je vais continuer la route vers le Sud, profiter de l’Océan et aller dormir loin des villes…
Océan Pacifique
Du 28 au 29/01/2015
C’était l’hiver pour moi la semaine dernière, je suis maintenant dans l’hémisphère Sud, en plein été. Début du voyage, je ne sais pas vraiment où aller, ce que j’ai envie de faire. Je n’ai plus mes repères habituels et j’ai laissé mes premiers compagnons de voyage dans la ville précédente, Ashburton. Autant j’ai apprécier Christchurch, autant Ashburton m’a semblé sans âme. Plus qu’une idée en tête, aller piquer une tête dans l’eau, à la mer, ou plutôt dans l’Océan Pacifique.
En descendant sur Dunedin, entre Timaru et Oamaru, il y a un spot de camping sauvage en bordure d’Océan. Parfait pour ma première nuit solo dans le van, parfait pour mon premier bain!
Premier bain, en pensant aux collègues, amis et famille en plein froid, c’est top! Niveau météo on a vu mieux, mais le coin est sympa. L’eau n’est pas du tout tropicale, mais après un entrainement intensif en Bretagne, ce n’est pas un souci. Par contre, les vagues sont impressionnantes de force. Je n’ai pas osé m’aventurer trop loin en étant seule. Mais je suis heureuse! Et pourquoi pas investir dans une body board ou quelques leçons de surf pour profiter pleinement du Pacifique en toute sécurité… En tout cas, ça y est, je suis lancée dans mon voyage!
Akaroa, l’ancienne colonie française
DU 27 au 28/01/2015
Voiture-van tout juste achetée, quelques provisions dans le coffre, des copines de l’auberge sur les sièges et hop! je quitte enfin la ville pour le début de mon aventure néo-zélandaise. Je viens de faire l’acquisition d’une Honda Odyssey de 1995, avec 4 roues motrices et un lit installé sur une plateforme au dessus des sièges arrières. Ce n’est pas bien haut de plafond, mais ça devrait faire l’affaire pour quelques mois (NOTA: arrivée en hiver, quand il pleut en journée et qu’on ne peut pas s’asseoir sur le lit, c’est le moment de changer pour plus grand). Première sensation pour rejoindre la péninsule Banks, ça tourne les routes ici… Et puis on ne conduit pas du même côté qu’en France, le volant est également pas tout à fait au même endroit, il est à droite ici. Heureusement que je n’ai pas à réfléchir pour le levier de vitesses, c’est une conduite automatique!
Dans l’auberge de Christchuch, j’ai sympathisé avec quelques de mes camarades de chambrée, une allemande et deux américaines. L’une voulait se rendre à Akaroa pour trouver du travail, les deux autres voyageaient sans impératif immédiat, nous voici donc embarquées toutes les 4 pour 2 jours ensemble.
Tout d’abord, il faut sortir de cette grande ville. Heureusement l’atlas, fourni avec la voiture, est plutôt bien détaillé, ma copilote s’en sort assez bien, et la ville est découpée en routes toutes plus ou moins perpendiculaires ou parallèles. Au top! On trouve la highway assez facilement, qui ressemble étrangement à une départementale de chez nous. On traverse des champs, rien de vraiment fantastique, puis cela commence à grimper doucement, de plus en plus, et puis on redescend en virages serrés [là j’ai compris qu’avoir un 4×4 c’est bien, mais avoir de bons pneus serait mieux!] sur l’entrée de la péninsule. Premier point de vue, j’en prends plein les yeux…
Premier spot camping sauvage sur French Farm (c’était destiné je suis sure), première nuit dans le van, première trempette des pieds dans le Pacifique car un bras de celui-ci remonte le long de la péninsule jusqu’au village d’Akaroa.
La péninsule Banks est un ancien volcan, érodé, qui forme une péninsule rattachée à l’Île du Sud, et située à environ 75 km de Christchurch. C’est très vallonné, avec un massif montagneux (enfin pas très hautes les montagnes) qui divise la péninsule en deux. Pour plus de détails, la page Wikipédia est très descriptive. Les collines sont surtout couvertes de pâturages, mais avec un joli mélange de buissons, bois et roches apparentes. Deux principaux ports naturels ont été colonisés depuis l’arrivée des Maoris, puis des Anglais et même des Français! Des baleiniers sont venus s’installés sur l’Île du Sud, et plus précisément, ils ont fondés une colonie à Akaroa au milieu du XIXème siècle. Enfin, ils se sont contentés des miettes laissés par les Anglais, car à quelque temps près, toute l’Île du Sud aurait pu être Français (et donc avoir du bon pain, du bon fromage, etc. Mais c’est une autre histoire). Pour plus de détails sur cette tranche d’histoire, je vous conseille les pages Wikipédia de la péninsule Banks ou du port d’Akaroa.
Alors que je pensais commencer un voyage en pays anglophone, me voila au milieu d’une ancienne colonie française! Bon, après un tour en ville, pas de grandes surprises. En dehors du nom des rues et de quelques commerces et auberges, pas vraiment de trace des Français. Nul part je n’ai entendu ma langue maternelle. Et les magasins ne sont pas spécialement fournis en denrées françaises. Mais le village et son port sont très jolis, des maisons à un étage maximum, des façades colorées, on pourrait presque se croire en Bretagne… Mais le paysage est bien différent. Donc voici quelques photos du point de vue sur la Péninsule. Pour commencer un voyage, il y a bien pire!
Après 24h sur place, il est temps d’aller voir ailleurs et de me séparer des mes premiers compagnons de voyage. Direction la côte Pacifique!
Bonus: vidéo de 2 min pour comprendre la colonisation de l’Île du Sud, et la situation particulière d’Akaroa: ici
Last but not least : Holiday park assistant
Depuis le 07/05/2015
Bon, les vendanges sont finies, les pommes ce n’est pas mon truc, il faut bien que je gagne ma vie… J’avais espéré trouver un travail dans le secteur tertiaire, qui me permettrait de passer mes journées dehors et mes soirées au chaud, avec si possible d’autres voyageurs. Le destin en aura voulu autrement, me voici assistante manager dans un holiday park à Nelson. Assistante manager, titre un peu pompeux pour dire femme à tout faire, spécialement quand les managers sont eux en congés. Du coup, je me retrouve à faire à la fois femme de chambre, femme de ménage, mais aussi réceptionniste et bientôt peintre en bâtiment! Je passe donc la plupart de mes journées dedans et jusqu’à il y a peu, je dormais (gracieusement) dans mon van/voiture sur le camping. Maintenant, depuis qu’il gèle, je crois qu’ils en ont eu assez d’avoir une clocharde au pied de la réception (pour pouvoir me brancher pour avoir du chauffage), j’ai maintenant ma propre “cabin”. C’est à dire un petit mobil-home avec un lit double et un lit simple (au cas où je me dispute avec moi-même, cela peut être utile).
Ah oui, qu’est-ce qu’un holiday park? C’est un combo de plusieurs types d’hébergements sur le même centre, ce qui convient donc à toutes les bourses. Cela va de l’emplacement de tente, à la luxueuse chambre de motel, en passant par des emplacements pour camping car avec électricité, des “cabins” simples (comme celle que j’occupe) et des “kitchen cabins” comportant en plus des lits une cuisine équipée, une table, et une télé. Toutes les bourses vous disais-je!
Et le boulot en lui-même? Et bien, il y a deux aspects. Quand les managers sont en congés (2,5 jours par semaine), je m’occupe de tout le park. Quand ils sont là, je ne fais quasiment que du ménage. Donc en conclusion, c’est pas mal de ménage, surtout pour les chambres du motel. Faire des lits au carré, ça me rappelle des souvenirs, il n’y a pas trop de soucis. Laver des sanitaires et une cuisine commune, je m’en sors pas trop mal. Par contre, ici, j’apprends les finesses du métier, notamment pour les chambres de motel. Des plis, encore des plis et toujours plus de plis… J’ai peut être l’esprit trop pratique pour en voir l’intérêt, mais je vous laisse juger par vous-même…
Cette dernière action me laisse sans voix! Cela me parait tellement grotesque, puisque de toute façon, pour ouvrir son lit, le client va devoir retirer les oreillers qui sont DANS le dessus de lit… Mais ce n’est pas fini!
A ce qu’il paraît cela fait plus joli sur les lits. Mais bon, c’est toujours ça à faire en plus, surtout qu’on le fait pour toutes les serviettes, même celles qui sont changées tous les jours lorsque les clients restent plusieurs jours consécutifs. Et ce n’est toujours pas fini!
Ces détails sont bien entendu pour les chambres les plus chères. Je ne m’amuse pas à faire des cygnes en papier pour les toilettes communes… En plus de tout ça, quand les managers sont absents, je gère le téléphone, les mails et la réception des clients (et des fournisseurs). Donc je pratique pas mal la langue anglaise, à l’oral comme à l’écrit, et je m’amuse maintenant à essayer de deviner l’origine des clients. Depuis que la manager a découvert que mon anglais écrit était pas mal, elle me laisse faire les devis. J’ai également le téléphone de service 24h/24 sur moi au cas où quelqu’un ait besoin de quelque chose (et qu’il ne puisse pas attendre le lendemain).
Pour conclure, ce n’est absolument pas le boulot de mes rêves. Moi qui voulait du secteur primaire, me voici en plein dans le tertiaire. Obligée d’être souriante à tout moment (même en débouchant les toilettes, il y a toujours quelqu’un pour t’appeler à ce moment là). Mais au moins je gagne des sous, j’ai un nombre d’heures minimum à faire par semaine, je ne dépend pas de la météo pour les faire. Et puis, en regardant de plus près, il y a tout de même de bons avantages:
- Je suis assurée de mes heures, donc de ma paie (mais c’était déjà évoqué avant).
- Je profite d’un hébergement gratuit et pas besoin de payer pour la douche et la lessive.
- J’ai mon propre frigo à la réception.
- Mes jours de congés sont groupés: je finis le dimanche à 15h pour reprendre le mercredi à 13h, ce qui me permet facilement de partir en excursion un peu partout. Ce qui compense les journées de 12h que je fais le jeudi et vendredi.
- Je peux aussi profiter des attractions touristiques avec des réductions, voire même gratuitement (je compte bien tester le wine tour gratuitement bientôt). J’ai accès à des musées gratuitement toujours. Et oui, pour pouvoir conseiller les clients, il faut connaître ce qu’il se fait!
- Les managers sont sympas et arrangeants. Mes horaires ont été posées pour que je puisse aller au marché le samedi matin avant le boulot et à l’escalade (en théorie) après le boulot. Au bout de même pas un mois j’ai pu prendre 1 semaine de congés!
- Je peux loger gratuitement dans les autres holiday park appartenant aux mêmes propriétaires.
- Je suis à Nelson, soit à 45 min de Motueka, à 1h30 de Golden Bay (mes endroits favoris de l’île du Sud).
- Je suis à Nelson, soit en bord de mer, et j’ai bien l’intention d’en profiter pour aller tester le kite surf!
- Je rencontre plein de voyageurs, des nouvelles têtes tous les jours, tout en ayant mon espace pour moi toute seule pour me reposer et m’isoler quand j’en ai envie.
- Enfin, je récupère la nourriture laissée par les clients, ce qui est vraiment intéressant par moment…
Ce n’est pas le métier de mes rêves, je n’y resterai pas plus longtemps que le contrat (Octobre), mais en attendant les nombreux avantages obtenus font que je vais rester. Je prends cela plus comme une étude sociologique où je regarde le comportement humain et l’influence des facteurs environnementaux (niveau de vie, classe sociale, provenance géographique, etc.). Et surtout, j’espère bien réussir à économiser suffisamment pour ne pas avoir à retravailler dans ces conditions avant un bon moment…
Maintenant assez parlé de travail, promis les prochains articles seront sur le voyage, avec plein de belles photos!
New week, new job : les vendanges!
Du 29/03 au 19/04/2015
Bon, les pommes ce n’était pas une réussite, autant tenter dans ce que je connais un peu comme travail saisonnier: les vendanges. La grande région pour les vignes sur l’Île du Sud, c’est le Marlborough, et surtout la ville de Blenheim. Ici le fonctionnement est différent que pour les pommes où l’agriculteur s’occupe de recruter ses équipes de ramasseurs. Ici, les maisons et les domaines font appel à des contracteurs pour venir vendanger, ou pour préparer les vignes avant les vendanges. Et ce sont ces contracteurs qui recrutent (et virent) les travailleurs. Et ces différents contracteurs font, entre autres, appel à de la main d’oeuvre saisonnière issue des backpackers. Il existe quelques personnes qui centralisent les demandes des contracteurs et recrutent et logent les backpackers. Mais en plus de cela, ces personnes vérifient que nous sommes payés correctement, c’est à dire au moins le salaire minimum, ou plus si c’est au contrat à la journée.
Sur le papier, ça a l’air top! J’ai donc débarqué un dimanche soir dans une petite auberge de jeunesse sans enseigne, remplie de travailleurs. Nous avions été recrutée pour un travail spécifique, le contracteur ne voulant que des filles pour un travail de précision. Mais celui-ci n’a jamais rappelé notre intermédiaire… Donc nous avons attendu 2 jours, pour enfin commencer à bosser, mais dans les vendanges directement.
Les vendanges se font par binôme, chacun de son côté de la rangée de vigne, en avançant d’un poteau au suivant. Pas besoin de porter de seau, il y a des petites barquettes que l’on met sous le cep avant de couper/faire tomber les grappes dedans. Quand la barquette est pleine, on la laisse sous la rangée. Une fois que tout a été cueilli dans quelques rangées, une seconde équipe passe pour ramasser et vider les barquettes, à l’aide d’un quad et d’une remorque. Bien entendu, les champs sont bien plat, les vignes assez hautes, à peine besoin de se baisser! Ca ne ressemble en rien aux vendanges de Beaujolais que j’ai pu faire il y a presque 10 ans…
Le deuxième jour , nous ne devions ramasser que les grappes absolument parfaites pour faire du vin dit “premium”; Les autres grappes étant ramassées en tracteur. C’était donc encore plus facile! Par contre, il y a eu un souci dans la chaîne, donc nous n’avions plus de bennes à 15h30. Ce fut donc une relativement courte journée, donc moins payée, contrairement à ce qui était prévu.
Le semaine suivante, j’ai été affectée au “second set”, c’est à dire retirer toutes les grappes non mûres. En effet, après la première apparition de fleurs (puis de grappes de raisin), la vigne continue à fleurir et à faire d’autres grappes. Cependant, celles-ci ne seront pas mûres à temps pour être vendangées. Et comme les vendanges sont mécaniques sur cette (immense) parcelle et que l’on souhaite obtenir la meilleure qualité de raisin disponible, il ne faut pas que ces grappes soient récoltées. On emploie donc des esclaves travailleurs pour retirer ces grappes, d’entre les feuilles, les troncs etc. Une vraie partie de plaisir Cela nous a occupé deux jours, avant que le mauvais temps nous rattrape et nous empêche de travailler. Puis, les grappes étant déjà largement mûres, le producteur a décidé de vendanger tout de même, sans retirer ces second set sur les quelques lignes qui restaient. Et ce fut la fin des vendanges manuelles…
Conclusion, j’ai travaillé 4 jours! Il nous aura fallu presque une semaine pour savoir que toutes les vendanges étaient finies (tout en payant l’auberge). Donc niveau financier, c’est plutôt un bilan pas vraiment positif, plutôt nul même.
Par contre, le point positif, c’est qu’après avoir voyagé seule un mois, être restée dans la famille un mois, j’ai rencontré plein de backpackers, et notamment une bonne équipe de français, un hollandais et un israélien. Et comme l’ambiance était top, je suis restée une semaine de plus dans l’auberge, pour être sûre qu’il n’y avait plus de travail pour nous. Du coup, on s’est organisé un dîner à la française (soupe à l’oignon – gratin dauphinois – sévillan aux oranges – bière), un pique-nique à la plage qui s’est terminé par une soirée moules-frites avec les moules fraîchement récoltées main, des sessions de cuisine israélienne (je sais maintenant faire des pains pita!).
Et comme il fallait bien s’occuper les main
s aussi, c’est parti pour des bracelets brésiliens, des atébas, et la re-décoration d’un banc-baignoire! Autant dire que je ne me suis vraiment pas ennuyée un moment. Mais bon, tout bon moment à une fin, et la dure réalité financière m’a touché de plein fouet: il faut vraiment de je trouve un job sérieux qui me permette de gagner plus que 240$ la semaine… Du coup, retour à Motueka pour un entretien sur Nelson.
Christchurch – côté nature
Du 24 au 27/01/2015
La bonne surprise, quand on regarde la carte de Christchurch, c’est que la moitié du centre ville est en fait un parc immense, ouvert à tous, avec un jardin botanique magnifique… En plus, ce parc accueille de nombreux événements, tel que le World Buskers Festival.
Lors de ce festival, de nombreux artistes viennent présenter leur spectacle sur scène, humoristes (avec l’accent je ne comprenais pas grand chose), musiciens, artistes de rue, comédiens, danseurs, etc. Il y en avait vraiment pour tous les goûts et les couleurs… Et avec ma chance légendaire, je suis arrivée pour les 30 dernières minutes, donc je n’ai vraiment assisté qu’au discours de clôture (bon, j’ai tout de même vu quelques bouts en passant à côté plusieurs fois le jour précédent). Et après je suis restée un peu au soleil, qui tape fort par ici, pour attraper un coup de soleil sous les pieds. Je ne pensais même pas que c’était possible, et bien si!
Pour en revenir au jardin botanique, il est superbe, très fourni en variétés et explications… Il y a une section présentant les plantes résistant à la sécheresse, regroupée par région du monde. Des variétés rares ou impressionnantes. Des arbres gigantesques un peu partout donnent une ombre fraîche et agréable sur le passage. Et ils ne semblent pas avoir tant souffert des tremblements de terre.
Au milieu de ces magnifiques allées, se trouve un petit jardin à la japonaise. Et au milieu de ce jardin se trouve un petit abri et une cloche. Cette cloche est pour la paix dans le monde, elle a été forgée à partir de pièces données par 103 pays. Il semblerait qu’il existe des modèles similaires dans les capitales de plusieurs pays pour symboliser l’entente mutuelle qui dépasse les frontières et contribue à la paix dans le monde. Une de ses sœurs jumelles est dans le jardin de l’ONU à New York. J’aime beaucoup l’intention!
Deux roseraies cohabitent, l’une historique, avec de très anciennes variétés de roses; et l’autre plus récente, mais extrêmement pédagogique: tous les croisements pour obtenir des roses magnifiques sont exposés avec les variétés originales et croisées.
Au milieu de la roseraie, se trouve un cadran solaire très ancien (mais je ne me rappelle plus des détails), avec tout ce qu’il faut d’ajustement statistique pour obtenir l’heure précise quelque soit le moment de l’année… C’est vraiment impressionnant et je n’ai pas complètement tout compris comment cela fonctionnait, mais il parait que pour l’époque de création, c’est remarquable de précision…
Pour finir la description rapide de ce jardin très étendu, il y a une petite section dédiée à la végétation native de l’île. Ma première impression en entrant dans cette mini-forêt est qu’avec l’ombre de ces arbres, il fait vraiment frais! Et ça change bien du soleil brûlant à l’extérieur… Aussi pédagogique que peut l’être un jardin botanique, chaque espèce emblématique est représentée avec, côte à côte, une plante juvénile, une plante adolescente et une plante complètement mature. Ce qui permet aisément ensuite de les reconnaître dans la nature “sauvage”. Ci-contre, deux espèces endémiques de l’île.
Tout d’abord, la silver fern (ou fougère argentée) qui est le symbole de la Nouvelle Zélande. Cette fougère commence bien comme nos fougères bretonnes (entre autres), puis elle commence à faire un tronc et fini comme un palmier, à plusieurs mètres du sol. Son nom d’argenté provient de la couleur de pollen qui recouvre le dessous de ses feuilles au printemps. Les Maoris se servaient de ces arbres pour indiquer une entrée de chemin ou une cache.
Ensuite le flax (je n’ai pas trouvé de traduction en français), ces grandes feuilles vertes. Cette plante peut mesurer jusque 2 m de haut, fleurit par grappes bleu-violet. Les Maoris se servaient des feuilles comme matière première pour du tressage (paniers, habits, etc.) car les feuilles sont très ligneuses et se conservent bien dans le temps. Par contre, ils ne prélevaient pas plus de 3 feuilles par pied pour permettre à la plante de vivre et de produire d’autres feuilles pour l’année suivante. Les graines, quant à elles, sont très saines pour l’alimentation (et même en faire de la farine). Si bien qu’on en trouve régulièrement dans des recettes d’aliments de supermarché type pain de mie etc.
Bien que très agréable, je n’ai pas eu l’envie de m’attarder plus que cela dans cette grande ville. Dès que j’ai eu acheté ma voiture/van, je me suis enfuie pour aller explorer la vraie nature de cette île.
Christchurch – côté ville
24 au 27/01/2015
Mes premiers pas sur ce nouveau pays ont commencés par la plus grande ville de l’Île du Sud, tristement connue pour ses tremblements de terre qui l’ont en partie détruite en 2011, Christchurch. Ici, les cicatrices sont partout, des bâtiments fermés, cassés, en partie détruits à tous les coins du centre ville, notamment la cathédrale, symbole de ce drame. Le centre ville historique est plutôt fantomatique, cela donnerait presque des frissons…
Par endroit, il reste tout de même des espaces sauvés des tremblements de terre, notamment une rue touristique à l’européenne, avec son tramway et son magicien (qui tient un discours ironique tous les jours en place publique, sur l’éducation, la place des femmes dans la société, la servitude du travail et la magie. Difficile de savoir à quel moment il était sérieux et à quel moment il ne l’était pas!)
Cette magnifique structure a elle aussi été préservée malgré les incidents. Elle est pourtant située sur la place de la cathédrale… Elle représente les écosystèmes et plantes qui devaient se trouver à l’emplacement de la cathédrale avant que les hommes n’arrivent.
Les bâtiments les plus touchés en 2011 ont été démolis, laissant place à de larges espaces en plein milieu de la ville. Le rêve pour certains Parisiens, de mauvais souvenirs pour les kiwis. Une grande campagne de ‘gap filling’ a donc été lancée et de nombreux projets ont émergés. Il est assez facile de faire le tour de la plupart d’entre eux en se promenant une journée à pieds.
Le drame a beaucoup touché les habitants et le souvenir des disparus est apparent à plusieurs endroits, notamment les Empty white chairs, 185 chaises, une pour chacune des victimes, toutes différentes comme le sont les personnes, peintes en blanc et ouvertes au public.
Et puis il faut bien aller de l’avant. Une nouvelle cathédrale était donc nécessaire, et donc c’est un architecte japonais qui s’y est collé. Pour un résultat un peu déconcertant au premier abord: la Cardboard cathedral. Une forme originale, des matériaux de récupération (des tubes de carton), même si je n’étais pas convaincue au début, finalement c’est pas si mal!
Pour plus d’informations (pour anglophones) : http://en.wikipedia.org/wiki/Cardboard_Cathedral
La plupart des magasins et commerces ayant également été durement touchés, un nouveau centre commercial a émergé de terre, le Re:Start. Les locaux sont en fait des containers. L’ensemble est sympathique et mérite un détour!
Et au milieu de décombres, un peu de couleur ne fait pas de mal… Dans l’hyper centre, les barrières empêchant d’accéder aux bâtiments abîmes sont décorées de cubes de couleur…
Un peu partout, des graffitis géants décorent les murs de bâtiments fermés, voués à être démolis.
Des œuvres d’art ornent des espaces vides. Il est possible de récupérer une carte de la ville au iSite (centre d’information touristique) présentant l’ensemble des lieux à visiter pour voir toutes les œuvres d’art.
Et puis il y a aussi quelques projets intéressants qu’on trouve en se promenant dans les rues, notamment un étonnant site de ferme urbaine sur une ancienne friche : http://www.gardencity.org.nz/projects/agropolis/#pagetitle
Pour conclure, l’ambiance de Christchurch est vraiment particulière: à la fois pesante par ses vides et ses ruines de partout et en même temps pleine de vie et de couleur grâce à tous ces artistes …
A new career : apple picker
C’est bien beau de vivre d’amour et d’eau fraîche, enfin d’eau fraîche uniquement, mais acheter un peu de vin ça serait sympa aussi! Et pour gagner des sous, autant vivre une véritable nouvelle expérience: la cueillette de pommes. Sur le papier, cela me semblait un des meilleurs boulots que je pouvais trouver, avec une liste d’avantages incroyable:
– passer mes journées dehors, au soleil (surtout parce que c’est à côté de Motueka, avec une météo clémente la plupart du temps)
– entretenir ma (petite) forme durement acquise les mois précédents
– conserver mon bronzage
– me permettre d’affronter au quotidien une de mes grandes peurs: le vertige (et donc d’en guérir?)
– manger de la nourriture saine (bon OK il y a tout de même un peu de produits dessus), fraîche et gratuite (et directement choisie sur l’arbre – donc en circuit court?)
– rencontrer de nouvelles personnes
– me faire des sous pour continuer le voyage.
Idyllique, non?
Dans les faits, la réalité a été un peu plus dure avec moi… Déjà, c’était payé à la benne, et les bennes, elles sont monstrueusement trop grandes. (Une journée de pleine forme, j’ai réussi à en remplir trois, en presque 10h de boulot). Conclusion, la première semaine, j’ai touché presque 120€ et un petit peu plus la seconde.
Ensuite, affronter le vide, c’est presque sympa, sauf quand l’échelle a seulement 3 pieds, que le panier que l’on porte devant n’est pas rempli et lourd, et que les branches d’arbre sont sympa avec toi (et ne se mettent pas partout en travers de ton chemin)… Petite victoire personnelle: j’ai réussi à tenir sur la dernière marche quelques fois! Bon, OK je tenais toujours l’arbre d’une main. Et au bout de quelques jours, quand il y avait des branches basses, je n’avais presque plus de vertige!
Enfin, c’est certain, j’ai entretenu ma forme. Entre l’échelle, le panier et la benne à remplir, je me suis fait des muscles. Par contre, cette échelle, elle est beaucoup trop pénible. C’est pas évident de bien la positionner dès la première fois (ni trop près pour pouvoir passer entre les branches, ni trop loin pour ne pas avoir à trop se pencher – moins de vertige, mais pas folle non plus), pour ne pas avoir à grimper plusieurs fois pour les quelques pommes du sommet. Et elle est encombrante! Et lourde!
Et le terrain n’était pas vraiment plat! Et les arbres beaucoup trop haut! Et la paie trop dérisoire! Conclusion, après avoir tenté une nouvelle carrière pendant deux semaines, j’ai démissionné ! Et c’est certainement pour le mieux… (et j’avais trouvé un autre travail, payé à l’heure lui!)