Dunedin – premières difficultés

Du 29 au 30/01/2015

Il y a des jours où voyager seule est assez facile, d’autres où c’est complètement la galère. Par exemple, mes 24h sur Dunedin ont été (presque) un échec complet.

Commençons par mes lunettes de soleil adaptées à ma vue qui ont rendu l’âme sur la route. J’avais donc le choix entre être violemment éblouies ou voire complètement flou. La première option, bien que douloureuse, semblaient la plus sage. Mais cela ne pouvait être que temporaire. De plus, je comptais me rendre dans les Fiordland dans quelques semaines pour réaliser l’une des Great Walks, mais il me fallait réserver au plus vite les hébergements car l’été les places sont chères. Deux bonnes raisons pour me rendre dans le centre ville.

Heureusement, dans le Lonely Planet j’ai trouvé rapidement l’emplacement du i-Site (kiosque d’informations) liée au DOC (Département de Conservation qui gère les chemins de grande randonnées, les huttes et les campings sur celles-ci, entre autres activités). Moyennant finances et un peu d’astuces, mes réservations ont été faites rapidement. Par contre, il m’aura fallu visiter quatre opticiens différents pour que le dernier accepte de tenter la réparation (avec succès) de mes lunettes (la vis avait cassée à l’intérieur). Il a du prendre pitié de mon air désespéré. Et depuis j’ai une autre paire avec moi!

A peine sortie, il est temps de trouver un endroit pour la nuit. Tous les spots gratuits sont pleins, je me rabats donc sur un camping payant sur la péninsule d’Otago. Ca tombe bien, il y a une colonie d’albatros et une autre de pingouins bleus résident sur celle-ci. En me perdant sur la route, j’ai raté le départ de la visite de la colonie de pingouins (vers 21h , lors de leur retour de mer) et la visite de la colonie d’albatros coûtait bien trop chère. Donc pas d’animaux sauvages pour l’instant.

Après avoir trainé au camping en espérant que le beau temps arrive, je décide d’aller visiter les jardins du château. Dunedin est la seule ville avec un véritable château en Nouvelle Zélande. Ce château étant en haut d’une colline, plus je grimpais, plus le brouillard s’épaississait…

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Aperçu de la route menant au château, il est 14h à ce moment là.

La visibilité étant plus que réduite, même le garde à l’entrée du château me déconseille de payer pour la visite, je n’y verrai rien…

Dernier objectif d’une grande ville: trouver une connexion Internet gratuite et rapide. Le plus simple, celle du Burger King. Heureusement, il y en a un à Dunedin, j’en profite pour faire quelques démarches administratives (prendre une assistance dépannage pour la voiture) et donner des nouvelles, en restant dans ma voiture sur le parking du-dit fast-food. Au moment de repartir, impossible de démarrer… C’est une automatique, et le levier restait coincé sur la position “Parking” donc avec le frein à main, impossible donc de la bouger. Et bien entendu, je suis très mal garée, en plein milieu d’une zone industrielle. L’assistance que je viens de souscrire quelques minutes auparavant impose une carence de 24h avant le premier dépannage gratuit, autrement c’est aussi cher que la souscription… Durant un court instant, je m’imagine passer la nuit sur le parking du fast-food, pour attendre la fin des 24h. Il y a mieux pour passer son samedi soir… Il n’y a pas, il faut que je tente de la dépanner. J’ai laissé les feux de positions allumés durant ma session internet, c’est peut être la batterie. J’ai des câbles fournis par les précédents propriétaires. Je prends mon courage à deux mains et sors mon plus beau sourire pour essayer d’aborder des personnes. Il m’aura bien fallu presque une demie-heure pour me décider, mais du premier coup ça marche! Un groupe de kiwi approche leur van, on connecte tout, la voiture repart! Assez d’émotions en 24h, je crois que cette ville a quelque chose contre moi, je vais continuer la route vers le Sud, profiter de l’Océan et aller dormir loin des villes…

Océan Pacifique

Du 28 au 29/01/2015

C’était l’hiver pour moi la semaine dernière, je suis maintenant dans l’hémisphère Sud, en plein été. Début du voyage, je ne sais pas vraiment où aller, ce que j’ai envie de faire. Je n’ai plus mes repères habituels et j’ai laissé mes premiers compagnons de voyage dans la ville précédente, Ashburton. Autant j’ai apprécier Christchurch, autant Ashburton m’a semblé sans âme. Plus qu’une idée en tête, aller piquer une tête dans l’eau, à la mer, ou plutôt dans l’Océan Pacifique.

En descendant sur Dunedin, entre Timaru et Oamaru, il y a un spot de camping sauvage en bordure d’Océan. Parfait pour ma première nuit solo dans le van, parfait pour mon premier bain!

DSCN0603Premier bain, en pensant aux collègues, amis et famille en plein froid, c’est top! Niveau météo on a vu mieux, mais le coin est sympa. L’eau n’est pas du tout tropicale, mais après un entrainement intensif en Bretagne, ce n’est pas un souci. Par contre, les vagues sont impressionnantes de force. Je n’ai pas osé m’aventurer trop loin en étant seule. Mais je suis heureuse! Et pourquoi pas investir dans une body board ou quelques leçons de surf pour profiter pleinement du Pacifique en toute sécurité… En tout cas, ça y est, je suis lancée dans mon voyage!

Akaroa, l’ancienne colonie française

DU 27 au 28/01/2015

Voiture-van tout juste achetée, quelques provisions dans le coffre, des copines de l’auberge sur les sièges et hop! je quitte enfin la ville pour le début de mon aventure néo-zélandaise. Je viens de faire l’acquisition d’une Honda Odyssey de 1995, avec 4 roues motrices et un lit installé sur une plateforme au dessus des sièges arrières. Ce n’est pas bien haut de plafond, mais ça devrait faire l’affaire pour quelques mois (NOTA: arrivée en hiver, quand il pleut en journée et qu’on ne peut pas s’asseoir sur le lit, c’est le moment de changer pour plus grand). Première sensation pour rejoindre la péninsule Banks, ça tourne les routes ici… Et puis on ne conduit pas du même côté qu’en France, le volant est également pas tout à fait au même endroit, il est à droite ici. Heureusement que je n’ai pas à réfléchir pour le levier de vitesses, c’est une conduite automatique!

Dans l’auberge de Christchuch, j’ai sympathisé avec quelques de mes camarades de chambrée, une allemande et deux américaines. L’une voulait se rendre à Akaroa pour trouver du travail, les deux autres voyageaient sans impératif immédiat, nous voici donc embarquées toutes les 4 pour 2 jours ensemble.

Tout d’abord, il faut sortir de cette grande ville. Heureusement l’atlas, fourni avec la voiture, est plutôt bien détaillé, ma copilote s’en sort assez bien, et la ville est découpée en routes toutes plus ou moins perpendiculaires ou parallèles. Au top! On trouve la highway assez facilement, qui ressemble étrangement à une départementale de chez nous. On traverse des champs, rien de vraiment fantastique, puis cela commence à grimper doucement, de plus en plus, et puis on redescend en virages serrés [là j’ai compris qu’avoir un 4×4 c’est bien, mais avoir de bons pneus serait mieux!] sur l’entrée de la péninsule. Premier point de vue, j’en prends plein les yeux…

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Premier paysage

Premier spot camping sauvage sur French Farm (c’était destiné je suis sure), première nuit dans le van, première trempette des pieds dans le Pacifique car un bras de celui-ci remonte le long de la péninsule jusqu’au village d’Akaroa.

Et première bouteille de vin néo-zélandaise pour fêter le début de l'aventure
Et première bouteille de vin néo-zélandaise pour fêter le début de l’aventure

La péninsule Banks est un ancien volcan, érodé, qui forme une péninsule rattachée à l’Île du Sud, et située à environ 75 km de Christchurch. C’est très vallonné, avec un massif montagneux (enfin pas très hautes les montagnes) qui divise la péninsule en deux. Pour plus de détails, la page Wikipédia est très descriptive. Les collines sont surtout couvertes de pâturages, mais avec un joli mélange de buissons, bois et roches apparentes. Deux principaux ports naturels ont été colonisés depuis l’arrivée des Maoris, puis des Anglais et même des Français! Des baleiniers sont venus s’installés sur l’Île du Sud, et plus précisément, ils ont fondés une colonie à Akaroa au milieu du XIXème siècle. Enfin, ils se sont contentés des miettes laissés par les Anglais, car à quelque temps près, toute l’Île du Sud aurait pu être Français (et donc avoir du bon pain, du bon fromage, etc. Mais c’est une autre histoire). Pour plus de détails sur cette tranche d’histoire, je vous conseille les pages Wikipédia de la péninsule Banks ou du port d’Akaroa.

Alors que je pensais commencer un voyage en pays anglophone, me voila au milieu d’une ancienne colonie française! Bon, après un tour en ville, pas de grandes surprises. En dehors du nom des rues et de quelques commerces et auberges, pas vraiment de trace des Français. Nul part je n’ai entendu ma langue maternelle. Et les magasins ne sont pas spécialement fournis en denrées françaises. Mais le village et son port sont très jolis, des maisons à un étage maximum, des façades colorées, on pourrait presque se croire en Bretagne… Mais le paysage est bien différent. Donc voici quelques photos du point de vue sur la Péninsule. Pour commencer un voyage, il y a bien pire!

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Ne pas oublier que les premiers colons sont les Maoris

Après 24h sur place, il est temps d’aller voir ailleurs et de me séparer des mes premiers compagnons de voyage. Direction la côte Pacifique!

Bonus: vidéo de 2 min pour comprendre la colonisation de l’Île du Sud, et la situation particulière d’Akaroa: ici