New week, new job : les vendanges!

Du 29/03 au 19/04/2015

Bon, les pommes ce n’était pas une réussite, autant tenter dans ce que je connais un peu comme travail saisonnier: les vendanges. La grande région pour les vignes sur l’Île du Sud, c’est le Marlborough, et surtout la ville de Blenheim. Ici le fonctionnement est différent que pour les pommes où l’agriculteur s’occupe de recruter ses équipes de ramasseurs. Ici, les maisons et les domaines font appel à des contracteurs pour venir vendanger, ou pour préparer les vignes avant les vendanges. Et ce sont ces contracteurs qui recrutent (et virent) les travailleurs. Et ces différents contracteurs font, entre autres, appel à de la main d’oeuvre saisonnière issue des backpackers. Il existe quelques personnes qui centralisent les demandes des contracteurs et recrutent et logent les backpackers. Mais en plus de cela, ces personnes vérifient que nous sommes payés correctement, c’est à dire au moins le salaire minimum, ou plus si c’est au contrat à la journée.

DSC_0063
Même le paysage au loin reste magnifique…

Sur le papier, ça a l’air top! J’ai donc débarqué un dimanche soir dans une petite auberge de jeunesse sans enseigne, remplie de travailleurs. Nous avions été recrutée pour un travail spécifique, le contracteur ne voulant que des filles pour un travail de précision. Mais celui-ci n’a jamais rappelé notre intermédiaire… Donc nous avons attendu 2 jours, pour enfin commencer à bosser, mais dans les vendanges directement.

Les vendanges se font par binôme, chacun de son côté de la rangée de vigne, en avançant d’un poteau au suivant. Pas besoin de porter de seau, il y a des petites barquettes que l’on met sous le cep avant de couper/faire tomber les grappes dedans. Quand la barquette est pleine, on la laisse sous la rangée. Une fois que tout a été cueilli dans quelques rangées, une seconde équipe passe pour ramasser et vider les barquettes, à l’aide d’un quad et d’une remorque. Bien entendu, les champs sont bien plat, les vignes assez hautes, à peine besoin de se baisser! Ca ne ressemble en rien aux vendanges de Beaujolais que j’ai pu faire il y a presque 10 ans…

Le deuxième jour , nous ne devions ramasser que les grappes absolument parfaites pour faire du vin dit “premium”; Les autres grappes étant ramassées en tracteur. C’était donc encore plus facile! Par contre, il y a eu un souci dans la chaîne, donc nous n’avions plus de bennes à 15h30. Ce fut donc une relativement courte journée, donc moins payée, contrairement à ce qui était prévu.

Le semaine suivante, j’ai été affectée au “second set”, c’est à dire retirer toutes les grappes non mûres. En effet, après la première apparition de fleurs (puis de grappes de raisin), la vigne continue à fleurir et à faire d’autres grappes. Cependant, celles-ci ne seront pas mûres à temps pour être vendangées. Et comme les vendanges sont mécaniques sur cette (immense) parcelle et que l’on souhaite obtenir la meilleure qualité de raisin disponible, il ne faut pas que ces grappes soient récoltées. On emploie donc des esclaves travailleurs pour retirer ces grappes, d’entre les feuilles, les troncs etc. Une vraie partie de plaisir :-) Cela nous a occupé deux jours, avant que le mauvais temps nous rattrape et nous empêche de travailler. Puis, les grappes étant déjà largement mûres, le producteur a décidé de vendanger tout de même, sans retirer ces second set sur les quelques lignes qui restaient. Et ce fut la fin des vendanges manuelles…

Conclusion, j’ai travaillé 4 jours! Il nous aura fallu presque une semaine pour savoir que toutes les vendanges étaient finies (tout en payant l’auberge). Donc niveau financier, c’est plutôt un bilan pas vraiment positif, plutôt nul même.

19719_1592445867707317_6520135934337977644_n
Sympa la région non? – photo Olly

11130205_10205417976200519_462689179318070115_n

11136729_10205405039397107_1454437670390867711_n
Combien de Françaises faut-il faire pleurer pour cuisiner une soupe à l’oignon pour une vingtaine de personnes ? – Photo Bastien

Par contre, le point positif, c’est qu’après avoir voyagé seule un mois, être restée dans la famille un mois, j’ai rencontré plein de backpackers, et notamment une bonne équipe de français, un hollandais et un israélien. Et comme l’ambiance était top, je suis restée une semaine de plus dans l’auberge, pour être sûre qu’il n’y avait plus de travail pour nous. Du coup, on s’est organisé un dîner à la française (soupe à l’oignon – gratin dauphinois – sévillan aux oranges – bière), un pique-nique à la plage qui s’est terminé par une soirée moules-frites avec les moules fraîchement récoltées main, des sessions de cuisine israélienne (je sais maintenant faire des pains pita!).

10845670_10205417976760533_6133266514128468726_o

11156124_1592446954373875_3671778627202952172_n
Je n’ai pas pu résister… – Photo Olly
11147028_1592446137707290_3431440776814247678_n
Le dîner avant… – Photo Olly
10367688_1592445421040695_8402549880079261107_n
Le dîner persque prêt…
11149568_1592445357707368_6684799381437867732_n
Photo Olly
11137120_10205423212691428_6710903084625792213_n
Le dîner presque partagé! – Photo Bastien

11110784_10205472362400140_7039296560197297221_n

11159970_10205472362560144_1578999922025293272_n
Banc-baignoire – coopération Olly, Bastien et Karine- Photo Bastien

Et comme il fallait bien s’occuper les main
s aussi, c’est parti pour des bracelets brésiliens, des atébas, et la re-décoration d’un banc-baignoire! Autant dire que je ne me suis vraiment pas ennuyée un moment. Mais bon, tout bon moment à une fin, et la dure réalité financière m’a touché de plein fouet: il faut vraiment de je trouve un job sérieux qui me permette de gagner plus que 240$ la semaine… Du coup, retour à Motueka pour un entretien sur Nelson.

DSC_0069
Un Breizh bandit masqué!
DSC_0066
Couché de soleil sur les collines entourant Blenheim

Christchurch – côté nature

Du 24 au 27/01/2015

La bonne surprise, quand on regarde la carte de Christchurch, c’est que la moitié du centre ville est en fait un parc immense, ouvert à tous, avec un jardin botanique magnifique… En plus, ce parc accueille de nombreux événements, tel que le World Buskers Festival.

Lors de ce festival, de nombreux artistes viennent présenter leur spectacle sur scène, humoristes (avec l’accent je ne comprenais pas grand chose), musiciens, artistes de rue, comédiens, danseurs, etc. Il y en avait vraiment pour tous les goûts et les couleurs… Et avec ma chance légendaire, je suis arrivée pour les 30 dernières minutes, donc je n’ai vraiment assisté qu’au discours de clôture (bon, j’ai tout de même vu quelques bouts en passant à côté plusieurs fois le jour précédent). Et après je suis restée un peu au soleil, qui tape fort par ici, pour attraper un coup de soleil sous les pieds. Je ne pensais même pas que c’était possible, et bien si!

DSCN0443
Aloe polyphylla
DSCN0452
Séquoia géant recouvert de lierre tout aussi géant

Pour en revenir au jardin botanique, il est superbe, très fourni en variétés et explications… Il y a une section présentant les plantes résistant à la sécheresse, regroupée par région du monde. Des variétés rares ou impressionnantes. Des arbres gigantesques un peu partout donnent une ombre fraîche et agréable sur le passage. Et ils ne semblent pas avoir tant souffert des tremblements de terre.

DSCN0473
The World Peace Bell

Au milieu de ces magnifiques allées, se trouve un petit jardin à la japonaise. Et au milieu de ce jardin se trouve un petit abri et une cloche. Cette cloche est pour la paix dans le monde, elle a été forgée à partir de pièces données par 103 pays. Il semblerait qu’il existe des modèles similaires dans les capitales de plusieurs pays pour symboliser l’entente mutuelle qui dépasse les frontières et contribue à la paix dans le monde. Une de ses sœurs jumelles est dans le jardin de l’ONU à New York. J’aime beaucoup l’intention!

DSCN0456
Entrée de la roseraie

Deux roseraies cohabitent, l’une historique, avec de très anciennes variétés de roses; et l’autre plus récente, mais extrêmement pédagogique: tous les croisements pour obtenir des roses magnifiques sont exposés avec les variétés originales et croisées.

DSCN0481
On est bien loin de l’Europe ici!
DSCN0479
Héliochronomètre

Au milieu de la roseraie, se trouve un cadran solaire très ancien (mais je ne me rappelle plus des détails), avec tout ce qu’il faut d’ajustement statistique pour obtenir l’heure précise quelque soit le moment de l’année… C’est vraiment impressionnant et je n’ai pas complètement tout compris comment cela fonctionnait, mais il parait que pour l’époque de création, c’est remarquable de précision…

Pour finir la description rapide de ce jardin très étendu, il y a une petite section dédiée à la végétation native de l’île. Ma première impression en entrant dans cette mini-forêt est qu’avec l’ombre de ces arbres, il fait vraiment frais! Et ça change bien du soleil brûlant à l’extérieur… Aussi pédagogique que peut l’être un jardin botanique, chaque espèce emblématique est représentée avec, côte à côte, une plante juvénile, une plante adolescente et une plante complètement mature. Ce qui permet aisément ensuite de les reconnaître dans la nature “sauvage”. Ci-contre, deux espèces endémiques de l’île.

DSCN0497
Silver fern adolescent

Tout d’abord, la silver fern (ou fougère argentée) qui est le symbole de la Nouvelle Zélande. Cette fougère commence bien comme nos fougères bretonnes (entre autres), puis elle commence à faire un tronc et fini comme un palmier, à plusieurs mètres du sol. Son nom d’argenté provient de la couleur de pollen qui recouvre le dessous de ses feuilles au printemps. Les Maoris se servaient de ces arbres pour indiquer une entrée de chemin ou une cache.

Flax mature
Flax mature

Ensuite le flax (je n’ai pas trouvé de traduction en français), ces grandes feuilles vertes. Cette plante peut mesurer jusque 2 m de haut, fleurit par grappes bleu-violet. Les Maoris se servaient des feuilles comme matière première pour du tressage (paniers, habits, etc.) car les feuilles sont très ligneuses et se conservent bien dans le temps. Par contre, ils ne prélevaient pas plus de 3 feuilles par pied pour permettre à la plante de vivre et de produire d’autres feuilles pour l’année suivante. Les graines, quant à elles, sont très saines pour l’alimentation (et même en faire de la farine). Si bien qu’on en trouve régulièrement dans des recettes d’aliments de supermarché type pain de mie etc.

Bien que très agréable, je n’ai pas eu l’envie de m’attarder plus que cela dans cette grande ville. Dès que j’ai eu acheté ma voiture/van, je me suis enfuie pour aller explorer la vraie nature de cette île.

Christchurch – côté ville

24 au 27/01/2015

Mes premiers pas sur ce nouveau pays ont DSCN0513commencés par la plus grande ville de l’Île du Sud, tristement connue pour ses tremblements de terre qui l’ont en partie détruite en 2011, Christchurch. Ici, les cicatrices sont partout, des bâtiments DSCN0554fermés, cassés, en partie détruits à tous les coins du centre ville, notamment la cathédrale, symbole de ce drame. Le centre ville historique est plutôt faDSCN0512ntomatique, cela donnerait presque des frissons…

Par endroit, il reste tout de même des espaces sauvés des tremblements de terre, notamment une rue touristique à l’européenne, avec son tramway et son magicien (qui tient un discours ironique tous les jours en place publique, sur l’éducation, la place des femmes dans la société, la servitude du travail et la magie. Difficile de savoir à quel moment il était sérieux et à quel moment il ne l’était pas!)

DSC_0038

From the ground up

Cette magnifique structure a elle aussi été préservée malgré les incidents. Elle est pourtant située sur la place de la cathédrale… Elle représente les écosystèmes et plantes qui devaient se trouver à l’emplacement de la cathédrale avant que les hommes n’arrivent.

Les bâtiments les plus touchés en 2011 ont été démolis, laissant place à de larges espaces en plein milieu de la ville. Le rêve pour certains Parisiens, de mauvais souvenirs pour les kiwis. Une grande campagne de ‘gap filling’ a donc été lancée et de nombreux projets ont émergés. Il est assez facile de faire le tour de la plupart d’entre eux en se promenant une journée à pieds.

Le drame a beaucoup touché les habitants et le souvenir des disparus est apparent à plusieurs endroits, notamment les Empty white chairs, 185 chaises, une pour chacune des victimes, toutes différentes comme le sont les personnes, peintes en blanc et ouvertes au public.

Empty chairs
Empty white chairs

Et puis il faut bien aller de l’avant. Une nouvelle cathédrale était donc nécessaire, et donc c’est un architecte japonais qui s’y est collé. Pour un résultat un peu déconcertant au premier abord: la Cardboard cathedral. Une forme originale, des matériaux de récupération (des tubes de carton), même si je n’étais pas convaincue au début, finalement c’est pas si mal!

DSC_0028
Cardboard cathedral

Pour plus d’informations (pour anglophones) : http://en.wikipedia.org/wiki/Cardboard_Cathedral

La plupart des magasins et commerces ayant également été durement touchés, un nouveau centre commercial a émergé de terre, le Re:Start. Les locaux sont en fait des containers. L’ensemble est sympathique et mérite un détour!

DSCN0563

DSCN0566
Re:Start

Et au milieu de décombres, un peu de couleur ne fait pas de mal… Dans l’hyper centre, les barrières empêchant d’accéder aux bâtiments abîmes sont décorées de cubes de couleur…

DSCN0537

DSCN0539
A vast, changing canvas

 

Un peu partout, des graffitis géants décorent les murs de bâtiments fermés, voués à être démolis.

DSC_0024DSC_0030

DSC_0018DSC_0039

Des œuvres d’art ornent des espaces vides. Il est possible de récupérer une carte de la ville au iSite (centre d’information touristique) présentant l’ensemble des lieux à visiter pour voir toutes les œuvres d’art.

DSCN0510
Ces arches ont pour vocation d’être utilisées comme structure porteuse pour des événements, tels que marchés, concerts, etc.
DSCN0520
Oversize armchair and sofa Libres à chacun de venir s’y reposer

DSC_0019

DSCN0531
De drôles de moutons se baladent en ville, on en trouve un peu partout…

Et puis il DSC_0022y a aussi quelques projets intéressants qu’on trouve en se promenant dans les rues, notamment un étonnant site de ferme urbaine sur une ancienne friche : http://www.gardencity.org.nz/projects/agropolis/#pagetitle

Pour conclure, l’ambiance de Christchurch est vraiment particulière: à la fois pesante par ses vides et ses ruines de partout et en même temps pleine de vie et de couleur grâce à tous ces artistes …

A new career : apple picker

C’est bien beau de vivre d’amour et d’eau fraîche, enfin d’eau fraîche uniquement, mais acheter un peu de vin ça serait sympa aussi! Et pour gagner des sous, autant vivre une véritable nouvelle expérience: la cueillette de pommes. Sur le papier, cela me semblait un des meilleurs boulots que je pouvais trouver, avec une liste d’avantages incroyable:

– passer mes journées dehors, au soleil (surtout parce que c’est à côté de Motueka, avec une météo clémente la plupart du temps)

– entretenir ma (petite) forme durement acquise les mois précédents

– conserver mon bronzage

– me permettre d’affronter au quotidien une de mes grandes peurs: le vertige (et donc d’en guérir?)

– manger de la nourriture saine (bon OK il y a tout de même un peu de produits dessus), fraîche et gratuite (et directement choisie sur l’arbre – donc en circuit court?)

– rencontrer de nouvelles personnes

– me faire des sous pour continuer le voyage.

DSC_0041
Petit aperçu du cadre de travail

Idyllique, non?

Dans les faits, la réalité a été un peu plus dure avec moi… Déjà, c’était payé à la benne, et les bennes, elles sont monstrueusement trop grandes. (Une journée de pleine forme, j’ai réussi à en remplir trois, en presque 10h de boulot). Conclusion, la première semaine, j’ai touché presque 120€ et un petit peu plus la seconde.

Ensuite, affronter le vide, c’est presque sympa, sauf quand l’échelle a seulement 3 pieds, que le panier que l’on porte devant n’est pas rempli et lourd, et que les branches d’arbre sont sympa avec toi (et ne se mettent pas partout en travers de ton chemin)… Petite victoire personnelle: j’ai réussi à tenir sur la dernière marche quelques fois! Bon, OK je tenais toujours l’arbre d’une main. Et au bout de quelques jours, quand il y avait des branches basses, je n’avais presque plus de vertige!

Enfin, c’est certain, j’ai entretenu ma forme. Entre l’échelle, le panier et la benne à remplir, je me suis fait des muscles. Par contre, cette échelle, elle est beaucoup trop pénible. C’est pas évident de bien la positionner dès la première fois (ni trop près pour pouvoir passer entre les branches, ni trop loin pour ne pas avoir à trop se pencher – moins de vertige, mais pas folle non plus), pour ne pas avoir à grimper plusieurs fois pour les quelques pommes du sommet. Et elle est encombrante! Et lourde!

Et le terrain n’était pas vraiment plat! Et les arbres beaucoup trop haut! Et la paie trop dérisoire! Conclusion, après avoir tenté une nouvelle carrière pendant deux semaines, j’ai démissionné ! Et c’est certainement pour le mieux… (et j’avais trouvé un autre travail, payé à l’heure lui!)