C’est bien beau de vivre d’amour et d’eau fraîche, enfin d’eau fraîche uniquement, mais acheter un peu de vin ça serait sympa aussi! Et pour gagner des sous, autant vivre une véritable nouvelle expérience: la cueillette de pommes. Sur le papier, cela me semblait un des meilleurs boulots que je pouvais trouver, avec une liste d’avantages incroyable:
– passer mes journées dehors, au soleil (surtout parce que c’est à côté de Motueka, avec une météo clémente la plupart du temps)
– entretenir ma (petite) forme durement acquise les mois précédents
– conserver mon bronzage
– me permettre d’affronter au quotidien une de mes grandes peurs: le vertige (et donc d’en guérir?)
– manger de la nourriture saine (bon OK il y a tout de même un peu de produits dessus), fraîche et gratuite (et directement choisie sur l’arbre – donc en circuit court?)
– rencontrer de nouvelles personnes
– me faire des sous pour continuer le voyage.
Idyllique, non?
Dans les faits, la réalité a été un peu plus dure avec moi… Déjà, c’était payé à la benne, et les bennes, elles sont monstrueusement trop grandes. (Une journée de pleine forme, j’ai réussi à en remplir trois, en presque 10h de boulot). Conclusion, la première semaine, j’ai touché presque 120€ et un petit peu plus la seconde.
Ensuite, affronter le vide, c’est presque sympa, sauf quand l’échelle a seulement 3 pieds, que le panier que l’on porte devant n’est pas rempli et lourd, et que les branches d’arbre sont sympa avec toi (et ne se mettent pas partout en travers de ton chemin)… Petite victoire personnelle: j’ai réussi à tenir sur la dernière marche quelques fois! Bon, OK je tenais toujours l’arbre d’une main. Et au bout de quelques jours, quand il y avait des branches basses, je n’avais presque plus de vertige!
Enfin, c’est certain, j’ai entretenu ma forme. Entre l’échelle, le panier et la benne à remplir, je me suis fait des muscles. Par contre, cette échelle, elle est beaucoup trop pénible. C’est pas évident de bien la positionner dès la première fois (ni trop près pour pouvoir passer entre les branches, ni trop loin pour ne pas avoir à trop se pencher – moins de vertige, mais pas folle non plus), pour ne pas avoir à grimper plusieurs fois pour les quelques pommes du sommet. Et elle est encombrante! Et lourde!
Et le terrain n’était pas vraiment plat! Et les arbres beaucoup trop haut! Et la paie trop dérisoire! Conclusion, après avoir tenté une nouvelle carrière pendant deux semaines, j’ai démissionné ! Et c’est certainement pour le mieux… (et j’avais trouvé un autre travail, payé à l’heure lui!)